FANTASTICORAMA


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* Fantasticorama N°5 ( page 25 & 26) - Décembre 2001 - *

BRUNO ESTRAGUES

La PORTE D'A COTE, rubrique crée dans notre n°0, continue sa mission d'exhumer de nos cimetière provinciaux tous les indépendants et autres amateurs fous qui tentent, vaille que vaille, de faire vivre le fantastique dans notre hexagone pestilentiel. Bruno Estragués fait partie de ces mercenaires du cinoche branque qui, avec Katrina, nous balance un second film d'une excellente facture. Très bien structuré, avec une excellente photo et un montage de très grande qualité, Katrina est plus qu'une excellente surprise, c'est tout simplement le second meilleur long métrage amateur français après le terrible Maléficia du père Pellissier [aujourd'hui distribué par la T R O M A aux States, bravo Antoine!]. Et puis Katrina c'est également une actrice principale hyper sexy ainsi qu'une <<crucifixion>> assez sidérante!!!

 

Fantasticorama: Que faisais-tu avant de tourner des films?
Bruno Estragués: Avant de tourner mon premier film, j'ai tourné, pour le fun, plein de petits clips vidéos. Comme j'avais composé plein de musiques je me suis amusé à les mettres en images.

D'où te vient ta passion du fantastique et plus particulièrement du vampirisme?
Déjà, tout jeune, j'étais friand de cinéma et j'allais souvent voir des films d'horreur pour me faire peur! Enfin, quoi qu'on dira, j'adore les films fantastiques car ils t'entraînent dans un monde imaginaire pendant deux heures on oublie le monde réel. Pour le vampirisme, le coup de foudre est vraiment venu à la sortie de Aux frontière de l'aube, va savoir pourquoi mais depuis ce jour là j'adore les vampires...

Quels sont tes goûts en matière de cinoche et quels sont les réalisateurs qui t'on le plus influencé?
Tout ce qui touche le fantastique, la science-fiction, les films d'actions, même aussi les films de karaté ; pour les films de vampires: Aux frontière de l'aube, Entretien avec un vampire, Génération perdue, Vampire vous avez dit vampire ainsi que sa séquelle, Vampires, Dracula version Coppola, Une nuit en enfer. Il y a un réalisateur qui m'a influencé, c'est Steven Spielberg, car dans mon premier film, L'appel de la nuit, j'ai fait fait un plan comme lui dans Les dents de la mer. Quand le matin Brody est sur la plage et qu'il regarde le garçon sur son matelas pneumatique se faire attaquer par le requin, on voit alors le décors bouger derrière le chef de la police : C'est vraiment génial cet effet!

Et en matière de littérature, quelle sont tes références?
Toutes La chronique des vampires de Anne Rice et bien sur le Dracula de Bram Stoker, j'adore aussi Les dents de la mer de Peter Benchley.

L'appel de la nuit est ton premier film, comment est-il né?

A cause de Aux frontières de l'aube. Un soir tranquille je me regarde, pour le plaisir, la K7 vidéo, et là, d'un coup, j'ai eu envie de faire un film comme ça! Et là ça été très rapide, une histoire m'a germé dans la tête, j'ai appelé ma soeur pour qu'elle puisse la coucher sur papier, et c'était parti pour une folle aventure.

Quelle est l'histoire de cette bobine?
C'est un jeune homme qui tient une station essence avec son père, un soir, une fille s'arrête à sa station pour faire le plein et elle s'en va sans récupérer sa monnaie. Mais par le plus grand des hasards, il la revoit le soir même dans un bar, ils font connaissance et cette rencontre va changer leur vie. J'en dirais pas plus, il faut garder le mystère, mais cette mystérieuse fille est elle une vampire? Suspense!

As-tu quelques anecdotes savoureuses concernant la réalisation de ce film?
Que des galères dans ce film, j'avais mon actrice principale qui s'était tiré avec mon acteur principal (ils ont eu un coup de foudre). J'ai du chercher d'autres personnes pour les remplacer! Après on a du tourner tous les soirs pendant deux mois pour rattraper le temps perdu, je me couchais à deux heures du matin, au boulot j'étais un véritable zombie! De plus, chaque fois qu'on tournait, personne ne savait son texte, les acteurs l'apprenaient le soir même... Et je ne te raconte pas les fous rires de l'actrice principale, on était arrivé à 24 prises pour un plan, il y a même eu un soir ou on avait arrêté car elle rigolait trop!

Quel a été ton budget sur ce premier film et comment l'as tu réuni?
Je ne m'en souviens plus mais je crois que ça n'arrivait pas à mille francs. J'avais fait une petite collecte auprès de mes collègues de travail.

Avec le recul, comment juges-tu ce premier film?
Dans l'ensemble c'est pas mal, mais j'ai constaté qu'au niveau du montage on aurait pu couper plus d'images dans beaucoup de plans, par contre le son c'est pas ça!


On passe maintenant à Katrina, comment a pris forme ce projet?
Et bien c'était à cause de l'actrice principale de L'appel de la nuit, elle s'était tellement régalée de faire ce film qu'elle voulait renouveler l'expérience, alors je lui ai concocté un film fait sur mesure pour elle.

Quel en est le synopsis?
C'est un frère et une soeur qui dans l'année 1792 se sont perdus dans la nature, ils trouvent refuge dans un château. Mais celui-ci appartient à une vampire: Katrina. Elle fait une proposition à cette dernière, si elle devient sa compagne pour l'éternité, elle laissera son frère tranquille. Alors, par peur, elle accepte, mais un soir, alors que le frère et la soeur se promènent dans les ruelles du village, ils rencontrent Katrina. Celle-ci tombe sous le charme du frère et elle en fait aussi un vampire, ainsi elle rompt sa promesse. Depuis ce jour là, la soeur voue une haine incommensurable envers Katrina. Des siècles se sont écoulés et nous sommes en 1998. Michael, un jeune ado passionné de vampires, assiste à un concert et remarque Katrina. Si vous voulez en savoir plus allez sur le site du film: http://www.ifrance.com/katrina

Et le budget?
Pratiquement rien. Tout a été payé de ma poche, j'ai aussi fait une petite quête auprès des comédiens du film. Mais bon, pas de quoi faire des folies.

Là aussi tu dois avoir un grand nombre d'anecdotes?
Il y avait une scène ou on avait placé sur la comédienne des petits allumeurs pour faire des départs de feu. Au moment ou on a branché les fils dans la boîte de tirs tout s'est mis à péter, surprenant tout le monde. En fait, dans la boîte à tirs, les boutons d'allumage étaient tous en position << on >>, bref, une journée de perdue, car rien que pour brancher tous les fils sur l'actrice il nous fallait des heures.

Quels sont tes ambitions vis à vis de ce film?
Faire des festivals et peut-être me faire ouvrir des portes dans le professionnalisme.

Quels sont tes projets?
En ce moment je prépare un court métrage qu'on va tourner à Cannes dans une boite de nuit, le titre: Vampyr.

Comment se procurer tes travaux?
N'hésitez pas à vous procurer Katrina contre 100FF port compris aux coordonnées suivantes:

Bruno ESTRAGUES,
5 Impasse des Chasselas,
66450 POLLESTRES.

Entretien réalisé le 03 mai 2000 par Jérôme Pottier


 

Bruno Estragués ©