CINESCOPE
Jérôme Spenlehauer
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* Cinéscope N°8 ( page 33 ) - Novembre 1998 -

Elle Arrive...
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KATRINA

Katrina est un projet de film amateur porté par Bruno Estragués que vous avez peut-être déjà vu si vous lisez Mad Movies... Son film arrive à son terme et son thème est le vampire... au féminin. D'où le titre Katrina, du nom de la jeune héroïne suceuse de sang. D'après une bande-annonce et un extrait, on constate déjà que Katrina possède une ambiance particulière grâce à des costumes et des décors baroques de haute qualité (certains endroits son des sites touristiques de la région). L'extrait visionné constitue en partie en un clin d'oeil à Entretien avec un Vampire lorsque Lestat transforme Louis en créature de la nuit. A la différence qu'ici, ce sont deux personnages féminins. Katrina semble ambitieux, visuellement riche et promet une qualité d'image et de son quasi professionnelle qui donne au film un aspect esthétique particulier. A suivre de très près donc... 

CONTACT: Bruno Estragués 5, impasse des chasselas 66450 Pollestres 


* Cinéscope N°10 (page 29) - Novembre 1999


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Katrina.
Annoncé depuis maintenant longtemps, le film Katrina de Bruno Estragués est toujours en post-production. Le montage sera fini en cette fin d'année 1999 mais il reste encore quelque morceaux musicaux à créer. Pendant ce temps, Bruno blinde sa promo en créant un site Internet avec des tonnes de très belle photos provenant de son film. Il faudra donc patienter avant de découvrir les aventures de la charmante Vampire.
*Site Cinéscope (page: http://scope.free.fr/news2/aff_news.php3?) - Juillet 2000
 
 

05/07/2000 : Katrina est là !

Katrina, le long métrage de Bruno Estraguès, fait figure de blockbuster dans le ciné-amateur. Depuis un bout de temps maintenant, le réalisateur a tourné et peaufiné son film et aujourd'hui enfin, il est terminé!
Si le sujet du vampire a été ressassé pas mal de fois, on constate que les auteurs d'aujourd'hui n'ont pas encore tout dit. Entretien avec un Vampire, Dracula, autant de références et de clins d'oeils pour Katrina. Mais ce n'est pas simplement un hommage aux films de vampires. Katrina contient une petite histoire très sympathique qui permet aux personnages d'exister. Porté par de magnifiques décors médiévaux et des costumes d'époque, le film contient de bonnes doses d'érotisme, de romance, de morsures sanglantes, d'action, de musique et d'effets spéciaux. Oui, tout ça ma bonne Dame.
La mise en scène sobre laisse tout loisir d'admirer les acteurs maquillés et costumés avec grand soin. On passe un excellent moment en compagnie de Katrina, de sa copine et non moins jolie Loreen et de toute la population qui subit les assauts de la bande de vampires.
Un grand film dont la réussite tient autant à son auteur principal qu'aux personnes dont il s'est entouré.
En attendant, vous pouvez vous repaître avec le très beau site du film avec de nombreuses photos : www.ifrance.com/katrina
 
 
 
* Cinétrange N°13 (page 36 & 37) - Août 2001 *



 

Même si Katrina possède quelques défauts, le dynamisme de son auteur, sa passion pour les vampires et la mise en scène réfléchie font de cette réalisation une oeuvre aboutie et ambitieuse.
Remontons quelques siècles dans le temps pour évoquer avec le réalisateur Bruno Estraguès, les origines de Katrina.

                     ELLE EST NEE LA DIVINE ENFANT

Le projet Katrina est né tout naturellement après le premier film vampirique de Bruno Estraguès: L'appel de la nuit. Une première idée a vu le jour sous l'insistance de l'actrice principale de ce premier film. " j'avais commencé a lui écrire un rôle sur mesure. C'était Yza maîtresse de la nuit. Le scénario racontait l'histoire d'une vampire qui vivait le grand amour avec un autre vampire. Un jour, un chasseur de vampire tue le grand amour de Yza, alors celle-ci pour se venger transforme le chasseur de vampires en un véritable vampire pour qu'elle puisse le faire souffrir toute l'éternité."
Mais suite à des problèmes personnels, le projet tombe à l'eau. La soeur du réalisateur développe le scénario initial. Bruno Estraguès se charge quant à lui de faire le repérage, le casting et les story-boards. Après une répétition des scènes durant l'hiver, les vrai problèmes commencent lors du tournages.
On le sait, les vampires classiques véhiculent nécessairement toute une imagerie qui leur est propre. Costumes fastueux, pupilles reptiliennes, crocs acérés, châteaux, etc. Difficile donc à première vue de réaliser cela avec un budget de film amateur fauché. Pourtant, Bruno Estraguès relève le défi avec brio et nous offre l'attirail complet du vampire d'époque. Le film de Bruno Estraguès s'est doté de magnifiques décors et costumes qui sortent définitivement le film du stéréotype "machin fauché bricolé avec des bouts de ficelles".
"Les difficultés étaient principalement financières, car chaque week-end il fallait à chaque fois louer des costumes, acheter des lentilles de contact spéciales, des prothéses, du maquillage et etc! Il fallait à chaque fois que je sorte de l'argent. C'était vachement dur de ce côté là"

En Mai 1997 débute le tournage. Mais le rôle principale est bientôt vacant car l'actrice trouve un boulot à l'étranger. Une autre la remplace mais doit s'éclipser également. "Finalement on a pris en dernière minute Syndie Couturier qui avait un petit rôle dans le film. Elle devait jouer une simple victime de Santiago dans la scène de la piscine. Voilà comment Syndie est parvenue de son petit rôle à celui du rôle principale. Je suis très heureux que c'est elle qui ait joué Katrina, car physiquement elle correspondait tout a fait pour le rôle de Katrina, et beaucoup de monde l'a trouvée excellente.
C'était la premiére fois qu'elle joué dans un film, et elle s'en est bien tirée, je lui tire vraiment mon chapeau!
Beaucoup de monde est tombé sous le charme de Syndie; j'ai reçu un nombre ahurissant de compliment sur elle. Mais le plus incroyable ce sont ses jambes, tout le monde hallucine dessus! L'affiche du film où l'on voit ses jambes; eh bien tout le monde se l'arrache, je crois que tout le monde on craqué sur ses belles jambes et moi le premier!"

Cela faisait des mois que Bruno Estraguès avait débuté son projet. Pour combler nos instincts sanguinaires, il nous a jeté en pâture quelques bandes-annonces très abouties qui montraient quelques images marquantes pour l'esprit et laissait présager du meilleur.
Et finalement il est là ou plutôt elle : Katrina, la femme vampire. L'auteur est bien sûr un passionné du vampire dans le cinéma et cette passion ressort clairement dans le film par le biais de pas mal de références au genre.
La scène d'introduction passe hélas, par beaucoup de petites idées et clichés déja vus dans nombre de films vampiriques.
Trois beaufs sont en train de jouer aux cartes et attendent une call-girl qui n'est autre que Katrina. Celle-ci fait des trois hommes son sanguinolent dîner.
Après plusieurs massacres perpétrés par les vampires dans la ville, un adolescent s'improvise chasseur de vampires. Il va aller jusqu'à leur antre pour essayer de leur planter à tous un pieu dans le coeur...

On passera rapidement sur l'intrigue qui ne fait pas preuve d'énormément d'originalité. Heureusement, nous avons droit à une succession de scènes ayant chacune un intérêt propre.
Par exemple, on ne peut que remarquer la façon quasi-obsessionnelle dont sont filmés les talons aiguilles de la jeune femme. Ces talons haut servent essentiellement à tuer ou à mettre les hommes dans une position totalement soumise. Pas besoin d'expliquer plus avant la symbolique chargée de fétichisme pédestre et masochiste. Car tout au long du film, les jambes sexy et galbées ainsi que ses escarpins seront des armes et des pièges plus redoutables que ses crocs.

LES PERSONNAGES

Le début du film se perd un peu en présentation des nombreux personnages sans faire progresser l'histoire. Nous faisons la connaissance de Michael, un adolescent fan de vampire, ainsi que de Loreen, une autre vampire.
Le film prend doucement son envol lors d'un flashback contant le passé romancée de Loreen et de Sevren.
Ce flashback est l'occasion pour le réalisateur de montrer les richesses touristiques de la région. Car les décors médiévaux sont en fait des décors naturels de monuments historiques. Ceci donne bien sûr au film une crédibilité assurée. Les costumes ne sont pas en reste et participent tout autant au spectacle occasionné par la découverte des origines de Katrina.

La trame un peu légère est compensée par un travail affiné sur les personnages. Qui sont-ils? Quel est leur passé, quelles sont leurs relations? Tout cela est brillament évoqué et permet aux personnages d'avoir une certaine texture.
Que dire de Katrina? Le film porte bien son nom car il est vraiment à la gloire de son personnage principal. Belle à croquer, elle se promène souvent dans des tenues à la limite de la décence. Sous son aspect aguichant se cache bien sûr une femme fatale à la bouche et aux jambes qui sont de véritables pièges à homme.
Evidemment, le réalisateur laisse la place à quelques scènes d'action bien emballées, en majorité des attaques de vampires, des poursuites qui auraient sans doute gagnées à être mieux bruitées.

ESTHETIQUE
Si Katrina est bien un film amateur, plusieurs choses rendent ce film attachant, magique et unique en son genre.
Même si la réalisation est souvent sobre et peut-être un peu trop académique, certaines scènes contiennent d'excellentes idées à la fois sur le fond que sur la forme. On est donc admiratif durant la scène du concert à l'ambiance très metal-death et plus encore celle de l'église où érotisme et horreur se mêlent avec esthétisme en un lieu où tout devrait être immaculé. Ce sont là de magnifiques images que seul un réel talent peut produire.

 
  AMOUR TOUJOURS
Nous avons de l'action, du suspense, de l'érotisme et un peu de gore... Il manque encore une histoire d'amour!
Et Bruno Estraguès se montre particulièrement inventif pour quelques scènes, assez fleur bleue, mais justement charmantes de par leur innocence et leur naïveté. Cet aspect léger et romantique du film ne conviendra peut-être pas à tout le monde mais je crois qu'un peu de candeur dans un monde de trash et de démembrements, ça ne peut pas faire de mal de temps en temps.

Au final, Katrina dure une heure trente sept minutes, ce qui est peu commun pour un film amateur. Comme le script n'est pas exempt de quelques longueurs, il aurait certainement mérité quelques élagages. Néanmoins, on appréciera ce qui fait le charme du film, l'ensemble des scènes mettant en scènes les vampires où l'adéquation musique/images est toujours très réussie. Avec l'expérience et le talent grandissants, Bruno Estraguès devrait certainement nous livrer un jour, un joyau qui sera abouti à tous les niveaux; peut-être d'ici là, ne sera-t-il plus dans la cour des amateurs...

 



 


 

Bruno Estragués ©