C'est Moshe Diamant, co-Président, et Paul Mason,
responsable des productions cinéma de Transworld Entertainment,
qui eurent l'idée de départ de I, Madman : une jeune femme
dôtée d'une imagination débordante qui prend le dessus
sur sa propre vie. Ils apportèrent l'idée à David
Chaskin, le scénariste. Le film fut ensuite proposé au réalisateur
Tibor Takacs, encore auréolé du succès d'un autre
film fantastique, La Fissure (The Gate). "La puissance d'imagination de
l'histoire... sa touche supernaturelle dans le style de "La 4e dimension"
était exactement ca que je cherchais" déclare ce dernier.
David Chaskin se rendit à Los Angeles pour travailler en étroite
colloboration avec Tibor Takacs. Ensemble, ils rédigèrent
une nouvelle version du scénario. "Nous avons perçu les personnages
dans le même éclairage et j'ai demandé à Tibor
Takacs de rester pendant les répétitions d'avant tournage,
pour affiner encore plus des dialogues", explique Chaskin. Le tournage
commença le 30 novembre 1987 et se termina le 16 janvier 1988, s'étant
déroulé uniquement à Los Angeles et dans ses environs.
Nés en Hongrie, Tibor Takacs et sa famille ont
émigré au Canada, alors qu'il n'avait que deux ans. Son intérêt
pour le cinéma lui est venu très jeune. Alors qu'il avait
13 ans, il tournait ses propres films en Super 8. A l'Université
de Toronto, avec ses amis, Tibor Takacs forma une petite troupe de théâtre
et monta des pièces. Ses débuts dans la réalisation,
en 1977, montrent cette passion pour le théâtre : "Metal Messiah",
pièce mêlant science-fiction et rock'n roll que Tibor et son
partenaire Stephen Zoller produisirent, avec la caméra 16 mn d'un
ami. Le film fut nominé aux Canadian Film Awards. Et ce premier
succès permit à Takacs de débuter une carrière
florissante. En 1981, il réalisa un feuilleton pour enfants, "Tales
from a Toy Shop" avec Peter Ustinov. Puis, en 1983, il co-produit et mit
en scène le pilote d'une série TV : "The Trouble with Trolls".
La même année, il s'installe aux USA pour trouver les fonds
nécessaires à un projet qui lui tenait à coeur. Le
producteur John Kemeny, enthousiasmé par le scénario de The
Gate, lui confia la réalisation du film racontant comment deux jeunes
gens ouvraient la porte de l'enfer (Prix des Effets Spéciaux au
Festival de Paris du Film Fantastique). Puis Takacs enchaîna sur
Sticks and Stomes, ayant pour héros des enfants doués de
pouvoirs paranormaux.
Randall Willam Cook, qui incarne le maléfique
Malcolm Brand dans I, Madman, est aussi le responsable des effets spéciaux
du film. Né du côté de la Baie de San Francisco, Cook
a toujours eu un talent de caricaturiste. De plus, à l'age de 12
ans, il tomba sur deux pages consacrées à Lon Chaney : "Ca
m'a passionné", déclare-t-il "et j'ai été frappé
par cette façon tout à fait intéressante de gagner
sa vie... J'ai toujours été séduit par les acteurs
qui essaient de composer un personnage... j'ai toujours voulu être
un acteur de répertoire". Animé par un puissant désir
de faire des films, il vient à Los Angeles pour suivre les cours
de l'U.C.L.A. Après son diplôme, il débuta comme réalisateur
de films éducatifs, animateur de dessins animés et acteur.
Grâce à ses talents d'animateur, il travaille aux studios
Disney. Passionné par les effets spéciaux, il conçoit,
sculpte et anime les chiens de l'enfer de S.O.S. Fantômes avant de
travailler sur Vampire, vous avez dit vampire. Il collabora déjà
avec Tibor Takacs pour The Gate, mais I, Madman lui permet, pour la première
fois, d'être à la fois devant et derrière la caméra.
"Ce dont je rêvais depuis longtemps", confie Randall William Cook,
qui pense maintenant sérieusement à réaliser ses propres
films.


Bruno Estragués ©