Tibor Takacs
Qui est à l'origine du projet I, Madman ?
Essentiellement la maison de distribution. L'un de ses
membres a eu l'idée de faire un film à partir d'un homme
capable de donner vie aux personnages des livres qu'il lit. Bien sûr,
il fallait rendre cette idée crédible. David Chaskin a été
engagé pour écrire le premier jet du scénario, je
l'ai ensuite lu et j'ai trouvé l'histoire intéressante, en
dépit de quelques longueurs dans les scènes d'exposition.
A mon avis, le public d'aujourd'hui est assez sophistiqué pour s'en
passer. Je voulais aussi modifier quelques détails, rendre les transitions
plus ambiguës, changer le lieu où se situe l'action du film
- Los Angeles plutôt que New York : on y trouve une atmosphère
unique qui rappelle beaucoup les années 40 et 50, et tout peut arriver
; je voulais retrouver une ambiance à la Philip Marlowe.
Pourquoi avez-vous choisi Jenny Wright pour interpréter
le personnage de Virginia ? Ce n'est pas la victime-type des films de psycho-killers...
Parce que je pensais que le spectateur croirait en son
personnage. Je voulais une fille vulnérable, mais intelligente,
ce qui est très difficile à concilier. Nous en avons beaucoup
discuté avec les producteurs, qui voulaient nous imposer des actrices
plus connues, mais aucune ne convenait vraiment. Je voulais aussi un personnage
un peu excentrique, un peu pervers...
I, Madman nous rappelle l'ambiance des années
50. Etait-ce délibéré, de votre part ?
Tout à fait. Je vais vous dire d'où ça
vient. Quand j'étais enfant, il y avait une boîte pleine de
livres dans la cave, ils appartenaient à un ami de mes parents.
C'étaient des pulps des années 40, - sexe et violence -,
et les couvertures m'ont beaucoup impressionné. J'ai réussi
à m'en procurer des reproductions qui m'ont servi de référence
visuelle pour le film : le choix des couleurs, la composition des scènes.
C'est un peu un musée du réalisme américain de cette
époque.
Parlons du monstre. Il ressemble un peu à un
personnage de The Gate.
Quand vous concevez un film, votre personnalité
finit toujours par ressurgir. Randy et moi avons une certaine affinité
pour ce type de créatures ; elles sont très fonctionnelles.
Comment concevoir un monstre crédible ? Le nôtre devait être
presque humain, il devait pouvoir se déplacer et être animé
sans devenir trop grotesque.
Travaillez-vous en équipe avec Randy Cook ?
Oh, oui. J'adore le stop-motion, et Randy est un fanatique
de ce style. Quand je l'ai rencontré, lors des préparatifs
de The Gate, nous avons beaucoup discuté de ses techniques, et il
m'a affirmé qu'il avait développé certains procédés
qui n'avaient jamais été utilisés auparavant, ou qui
l'avaient été de façon incorrecte - même Ray
Harryhausen n'a jamais eu le temps de perfectionner toutes ses prises.
Sur The Gate, Randy a fait le maximun, en dépit des contraintes
de temps et de budget.
Pensez-vous que vos origines aient une influence sur
votre style de mise en scène ?
Oui. Je ne sais pas exactement comment ça a pu
se passer, car j'ai quitté la Hongrie assez jeune, mais je reste
un metteur en scène européen, même si j'ai subi l'influence
de mon environnement américain. Brian England, mon cameraman, est
un passionné de vieux films - les années 40, 50 -, et il
utilise un matériel considéré comme démodé,
qu'il a hérité d'un vieux cameraman de la grande époque
hollywoodienne. Mais je garde le même style, même si je change
de cameraman. Un style plutôt classique, traditionnel, qui tend tantôt
vers le noir et blanc, tantôt vers le technicolor.
Aujourd'hui, nous avons parlé avec Bob Keen
et Clive Barker, et ils étaient très critiques à l'égard
du cinéma américain. Qu'en pensez-vous ?
Une lente révolution est à l'oeuvre dans
le cinéma américain en ce moment. Quoi que dise Clive, je
pense qu'il est très influencé par le cinéma américain,
même s'il va plus loin qu'un cinéaste américain oserait
aller - pour des raisons commerciales ou par crainte de la censure. Mais
il est déjà accepté par le cinéma américain,
ou il est en voie de l'être...
Pourtant, Nightbreed n'a pas très marché...
Tout commence toujours au niveau underground. Clive Barker
est déjà un phénomène médiatique, et
je pense qu'il ne va pas tarder à être reconnu par le grand
public. J'en suis sûr. Tout comme écrivain que cinéaste.
Society est caractéristique de la révolution qui est en train
de se produire aujourd'hui. C'est un film subversif, mais son look est
très classique - le film d'adolescent typique -, même au niveau
de la direction artistique et de la mise en scène, et il a cependant
un regard complètement neuf. Brain Dead participe de la même
démarche. Ils en font un peu trop, mais ils vont dans la bonne direction.
J'ai suggéré au jury du Festival de Bruxelles de créer
un prix spécial dont la récompense serait une table de montage...
(Rires.)
Que pensez-vous de l'évolution future du cinéma
européen avec le grand marché unique de 92 ?
Ce que je crains, c'est que les cinéastes européens
se mettent à faire des films de style américain, pendant
que les Américains se tourneront vers un style européen.
Ce serait un gâchis. Mais nous allons vivre des années passionnantes.
The Gate et I, Madman sont des films à petit
budget. Est-ce un choix délibéré de votre part ?
En partie. si vous voulez garder le contrôle de
votre film, vous devez accepter des contraintes budgétaires ; c'est
le principale problème du cinéma américain d'aujourd'hui.
Je préfère avoir un petit budget et garder le contrôle
du projet plutôt que d'avoir un gros budget et d'être obligé
de tenir compte de l'avis de tout un tas de gens.
Vous n'aimeriez pas voir les producteurs débarquer
sur le plateau tous les jours...
Sur ce film, ils nous ont laissés tranquilles.
Ils ne nous contrôlaient que par le pouvoir de l'argent, et nous
avons dù nous montrer très malins ; c'est pour ça
que j'ai travaillé avec ma femme, parce qu'elle n'a pas son pareil
pour équilibrer un budget. Nous n'avons pas eu à demander
un dépassement. Nous avons eu tout ce qui nous était nécessaire.
Etes-vous attiré par les légendes européennes
- loups-garous et vampires ? Aimeriez-vous faire un film sur le sujet ?
On m'a envoyé quelques histoires de vampire. Je
pense qu'on ne peut pas traiter ce genre de sujet sans le renouveler quelque
peu, et la plupart des histoires de vampire que j'ai reçues étaient
assez traditionnelles. L'idée ne me déplairait pas, cependant.
Pourquoi la pré-production de The Gate 2 a-t-elle
été aussi longue ?
Après le succès de The Gate, les producteurs
étaient désireux de faire une suite. Je me suis mis au travail
sur un script avec Bruce Wagner et, alors que The Gate était classé
"PG", les producteurs voulaient une suite "R". Moi, je voyais mon film
comme une sorte de conte de fées, un film visible par tous, y compris
par les enfants... et par les adultes qui ont gardé un coeur d'enfant.
Notre script était très bon, mais plus adulte, et je voulais
être sûr de pouvoir retrouver le public du premier film, qui
avait été sensible à son charme et à son absence
de cruauté. Notre script tendait davantage vers l'horreur que vers
le merveilleux et, en ce qui me concerne, le coeur n'y était pas.
Je ne pense pas que je pourrais faire un film de Freddy ; on m'avait proposé
le n°4, mais le scénario ne me plaisait pas. J'aime bien ces
films en tant que spectateur, mais pas en tant que metteur en scène.
Freddy est devenu trop sadique à mon goût. Je veux que le
spectateur s'identifie au monstre, plutôt que de le ressentir simplement
au niveau viscéral.
Apparemment, vous aimez beaucoup les atmosphères
sombres. A votre avis, est-ce un élément indispensable dans
un film fantastique ?
Personnellement, j'aime les ténèbres. Je
veux forcer mes spectateurs à regarder dans les ténèbres.
L'oeil est attiré par eux. Qu'y a-t-il derrière ?
Que pensez-vous du phénomène des séquelles
?
Pas grand-chose. Pour en revenir à The Gate 2,
quand nous avons eu fini notre script, le projet a été repris
par un autre producteur, qui nous a donné carte blanche. J'ai donc
rassemblé l'équipe du premier film - Randy Cook, Michael
Mannikin - et nous nous sommes remis au travail. Et nous avons trouvé
l'idée d'une véritable suite, pas un remake. Dans The Gate
2, on retrouve Terry, qui était l'un des personnages secondaire
du premier film, et on s'intéresse à ses problèmes
; je voulais avoir des personnages différents. L'action se situe
trois ans après le premier film, et le thème principal est
la pression du groupe - la pression que peuvent exercer des enfants sur
l'un d'eux, le désir d'être intégré dans un
groupe. Dans le premier film, c'était la peur d'être abandonné,
ce qui se passe dans la tête d'un enfant quand ses parents s'en vont.
Et il se passe des choses bizarres...
Lesquelles ?
Je ne veux pas en dire trop. Terry a des problèmes,
son père est alcoolique ; il décide d'invoquer un démon,
car il a gardé de bon souvenirs de ce qui lui est arrivé
trois ans plus tôt. Des adolescents un peu plus âgés
que lui commencent à lui mettre des bâtons dans les roues,
et tout va de travers... Terry veut être accepté par ses aînés,
et ça ne marche pas, bien sûr.
Qui a eu l'idée du personnage qui se divise
en plusieurs dizaines de petites créatures, dans The Gate ?
Randy et moi-même, plus le scénariste. A
l'origine, les créatures devaient se transformer en poussière,
à partir de laquelle se formait une créature plus grande.
Randy m'a dit que ce n'était pas possible, et il m'a proposé
cette idée. Je crois qu'il a trouvé ça dans un dessin
animé !
Que pensez-vous de l'animation assistée par
ordinateur ? N'aimeriez-vous pas utiliser cette technique dans vos films
?
Je pense qu'il est encore trop tôt, car ce procédé
est encore cher. J'ai vu des choses incroyables lors d'une projection à
l'Academy de Los Angeles, et ça m'a impressionné. Je pense
que l'avenir est là, et c'est pour ça que j'ai adoré
Society, car il accorde beaucoup de place à l'idée de transformation,
et je crois que c'est l'idée forte de la décennie à
venir. Le monde est en pleine mutation.
Certains pensent que l'ordinateur permettra un jour
de se dispenser des effets spéciaux, et même des acteurs.
Qu'en pensez-vous ? Aimeriez-vous tourner un film conçu de cette
manière ?
Non, il y aura toujours des acteurs. Mais ça permettrait
de tourner des films inédits avec des acteurs disparus, comme Humphrey
Bogart, par exemple, un peu comme dans Les Cadavres ne portent pas de Costard.
Ce genre de chose peut arriver. On m'a soumis un script dans lequel un
personnage décédé vivait sous forme de personnage
animé. C'était avant Max Headroom. Une telle idée
n'est pas inconcevable aujourd'hui. Apple a élaboré un programme
d'intelligence artificielle qui est encore rudimentaire, mais néanmoins
assez impressionnant.
Quand The Gate 2 va-t-il sortir aux U.S.A. ?
Cet été ou cet automne. J'espère,
en tout cas, qu'il sortira avant Gremlins 2. (Rires.)
Vous avez peur de la concurrence ?
Les deux films sont très différents, mais
en voyant la bande-annonce, certaines personnes se disent : "Oh, c'est
une copie de Gremlins", ce qui est faux. L'idée de Gremlins est
complètement différente - le budget aussi. On m'a dit qu'ils
avaient utilisé certaines techniques de The Gate, qui sont des techniques
anciennes que tout le monde avait oubliées. The Gate nous a été
inspiré par un film intitulé Darby O'Gill and the Little
People. Avez-vous vu le film polonais King Size ? Etonnant. C'est là-bas
qu'on devait aller tourner The Gate 3. Vous avez vu les accessoires ? Pour
The Gate, on n'en avait que trois ou quatre !
Pensez-vous que l'ouverture des pays de l'Est va changer
le monde du cinéma ?
Oui. Je pense qu'il y aura un afflux de sang neuf. Le
cinéma de l'Est va changer : la pression économique va remplacer
la pression politique. J'ai vu un film hongrois très intéressant
intitulé Mister Universe. Ce n'est pas un film fantastique, il raconte
l'histoire d'un hongrois qui veut aller faire un film en Amérique
; il rencontre à New York un vieux cinéaste qui est devenu
chauffeur de taxi, et le persuade de l'emmener à Hollywood pour
faire un film. C'est un très bon aperçu des relations Est-Ouest,
un film dont le budget doit être minuscule : caméra sur l'épaule,
16 mm, etc.
Mick Garris nous disait qu'on pouvait acheter la technologie,
mais pas la créativité...
C'est exact. C'est le problème de la plupart des
films qu'on a vus au Festival de Bruxelles : ils ont disposé de
trop d'argent. Les créateurs perdent le contrôle de leur création
et croient que l'argent et les effets spéciaux suffiront à
résoudre leurs problèmes.
Quels sont les metteurs en scène qui vous ont
influencé ?
Réponse typique : Orson Welles. J'aime beaucoup
La Soif du Mal. Je n'ai pas de véritable référence
dans le genre fantastique. J'aime bien les vieux films ; les films de Hitchcock
- Jenny Wright interprète un personnage un peu hitchcockien. Dans
Near Dark, son personnage était plus facile à jouer : elle
a dù se donner à fond, dans I, Madman.
Le réparateur de pianos, dans I, Madman, semble
être là uniquement pour se faire tuer...
En partie, mais je voulais établir une certaine
ambiance, montrer que tout pouvais se passer. Le piano participe de l'atmosphère
du film.
Avez-vous été surpris de recevoir le
Grand Prix, à Avoriaz ?
Oui. Je ne pensais pas que les Européens apprécieraient
mon film, et la concurrence était sévère. Je ne cours
pas après les prix, mais j'ai beaucoup apprécié. Imaginez
ma surprise ! Je croyais obtenir une mention, mais le Grand Prix, jamais
!
Pensez-vous que le canada soit une nouvelle terre promise
pour le cinéma ?
Dans quelques années, peut-être. Il existe
certains metteurs en scène prometteurs, mais l'environnement n'est
pas idéal. Je pense que, pour qu'il existe un véritable cinéma
national, une dictature est nécessaire - soit une dictature politique,
soit une dictature de l'argent. Au Canada, il n'y a ni l'une ni l'autre.
Il n'y a pas de véritables producteurs, au Canada, et les cinéastes
sont plutôt du genre nombriliste.
Nous avons été très impressionnés
par le film de Bob Balaban, Parents, qui a été tourné
à Toronto. Aimeriez-vous tourner un film où l'horreur soit
seulement suggérée ?
J'ai bien aimé ce film, mais je pense que le public
aura été déçu : le film ne tient pas ses promesses.
J'aimerais faire des films qui plaisent au spectateur autant qu'à
moi-même. Je ne veux pas être un cinéaste nombriliste.
Si je devais faire un remake, je choisirais un mauvais film, de façon
à l'améliorer.
On vous avait proposé de réaliser Batman
; quels changements auriez-vous apportés au personnage ?
Je me serais intéressé à la psychologie
de Batman et j'aurais gardé Robin dans le scénario. Je pense
que Batman doit avoir des problèmes - le style Superman, c'est fini.
Batman est en partie un monstre, et il doit contrôler cet aspect
de sa personnalité. Je l'aurais rendu plus violent, plus terrifiant,
ainsi que Robin ; j'aurais essayé de rendre le scénario plus
cohérent. (Rires.) Je pense que le personnage de Robin aurait servi
le scénario ; Robin, lui aussi, a perdu ses parents, et cet aspect-là
de la personnalité de Batman est presque passé sous silence,
dans le film. Batman n'est pas assez complexe.
Aimeriez-vous tourner un film destiné aux enfants,
du genre Chérie, j'ai rétréci les Gosses ?
Si c'était moi qui avais tourné ça,
le résultat aurait été tout à fait différent
! (Rires.) A mon avis, Chérie, j'ai rétréci les Gosses
est un plagiat de The Gate. Je ne parle pas du scénario, mais de
l'idée de base. Ils se sont rendu compte qu'il existait un marché
pour les films fantastiques visibles par les enfants. A présent
que Ray Harryhausen a pris sa retraite, il y a un vide dans ce domaine,
il y a un créneau à prendre. Ils ont même contacté
Randy pour travailler sur ce film, mais il n'était pas d'accord
avec leur conception du travail.
On a parfois l'impression que les films américains
à gros budget sont des produits "fabriqués", sans aucune
substance...
J'aime encore bien ce genre de films, mais je ne souhaite
pas en faire. En ce qui concerne les enfants, je ne voudrais pas les traiter
de haut en tournant des films bêtifiants. Je viens d'avoir un fils,
il y a six mois, et je le traiterai comme mes parents m'ont traité
: avec respect.
Hollywood considère les enfants comme un marché...
J'ai trouvé passionnant le livre de Bruno Bettelheim,
"Psychanalyse des Contes de Fées", dans lequel il examine tous les
aspects les plus noirs. Ce qu'il dit, c'est qu'il ne faut pas fermer les
yeux devant les ténèbres, qu'il faut les affronter, traiter
avec elles. Elles sont nécessaires à l'imagination. Quand
j'étais enfant, j'étais attiré par les ténèbres,
y compris celles qui étaient en moi. Les contes de fées,
comme "Le petit Chaperon rouge", "Hansel et Gretel", aident l'enfant à
comprendre les ténèbres.
Que pensez-vous des happy ends ?
J'aime bien les happy ends. Ce que j'aime faire dans
mes films, peu de temps après le début, c'est montrer au
spectateur qu'on ne plaisante pas, que les personnages ne sont pas en sécurité.
Mais je refuse de tuer mes personnages si ce n'est pas nécessaire
à l'histoire. Je pense qu'il est important de montrer que, même
après la fin, tout peut recommencer. Dans mes premiers films, tout
le monde mourait, mais j'ai réfléchi et je me suis rendu
compte que les spectateurs avaient tendance à oublier un film trop
négatif. Je pense qu'une happy end peut aider un film, à
cet égard.
Avez-vous une anecdote à nous raconter sur le
tournage de I, Madman ?
Vous aimez les histoires de maladie ? Tout le monde a
été malade pendant trois jours, une sorte de microbe. Le
cameraman a dû aller à l'hôpital. Il voulait suivre
un régime ; il n'est pas très gros, mais il grossit toujours,
pendant les tournages. Cette fois-ci, il a dit : "Ah non ! Je ne vais pas
grossir, sur ce film là ! Je vais faire un régime". Il est
tombé malade, et il a fini par se faire hospitaliser... pour une
appendicite ! Juste avant l'opération, le chirurgien a décidé
d'attendre un peu. Jenny Wright a été malade, j'ai été
malade. On a été obligés de changer une partie du
personnel, notamment le directeur artistique, qui n'arrivait pas à
se mettre dans la tête qu'il fallait respecter le budget.
Jenny Wright avait-elle peur du personnage de Malcolm
?
Il est assez réaliste, non ? Même sans maquillage.
(Rires.) Randy Cook en fait un peu trop en tant qu'acteur, mais on s'est
bien débrouillés. Il a été malade, lui aussi.
(Rires.)
Vous habitez dans la même ville que Cronenberg.
Le connaissez-vous ?
Un peu. Nous avons discuté deux ou trois fois.
Il apporte beaucoup de crédibilité au Canada. Du point de
vue économique, nous ne sommes pas dans la même catégorie.
Il a eu beaucoup de chance en débutant au bon moment et an ayant
la possibilité de tourner ce qu'il voulait.
Propos recueillis par Luis Alcaïde, Philippe Guezennec & Patrick Nadjar (Mars 1990)